Les dents temporaires sont plus trapues, et plus petites (environ 1/3) que leurs homologues définitives. Cet aspect globuleux, en raison de la présence d’un bourrelet cingulaire, diminue proportionnellement la face tritutrante, et cause des hyperhémies gingivales ; elle rend aussi plus difficile leur préhension au davier lors de l’extraction.
Leur couleur blanc laiteux est caractéristique. Si le groupe incivo canin est comparable , les premières molaires sont très particulières : fortement asymétriques, avec des traits simiens. Les deuxièmes molaires temporaires reproduisent avec une réduction homothétique la morphologie coronnaire des premières molaires permanentes.
Les racines sont plus effilées et ménagent une place aux germes de définitifs : apex déjetés en vestibulaire pour les monoradiculées (important en traumatologie), racines en encorbellement pour les molaires, ce qui explique leur résistance à l'extraction. De plus sur ces dernières, on note l'absence de tronc radiculaire, ce qui favorise l'apparition de pathologies parodontales. Les contacts indentaires sont larges et génèrent une surface de contact plutôt qu’un point de contact : il faut en tenir compte lors des reconstitutions.
Les différences ne sont pas seulement morphologiques mais aussi structurales : émail plus mince et moins minéralisé, dentine parcourue de tubulis très ouverts, chambre pulpaire proportionellement plus importante (environ 1/3), présence de canaux pulpo-parodontaux. D’où une progression plus rapide du processus carieux, une phase inflammatoire souvent discrète (peu ou pas de pulpite) évoluant vers la nécrose et une fistulisation dans le vestibule buccal (parulie).